mercredi 31 mars 2010

La fête de la musique!

LE CHOIX DE LA DATE:
Le 21 juin a été choisi car il coïncide le plus souvent avec le solstice d’été (donc aussi un des jours les plus longs de l’année, ou la nuit la plus courte pour ceux qui festoient jusqu’à l’aube).[4] La coïncidence avec l’été symbolise ainsi le sacre de la nature à travers cette journée festive, à l'image des fêtes païennes dédiées à la nature ou aux moissons depuis l’Antiquité (dont les fêtes de la Saint Jean, des fêtes populaires où un grand feu était allumé toute la nuit le soir du 24 juin, date traditionnelle de fin des plus longs jours de l’année, et qui ont existé en France jusque dans les années 1990, où la plupart des feux ont été interdits pour des raisons de sécurité et souvent aussi à cause de la législation destinée à éviter les incendies dans des zones soumises à des restrictions d’eau ou de protection de l’environnement).

Des fêtes similaires existaient également dans les pays nordiques à cette période de l’année où le soleil ne se couche jamais (par exemple les nuits blanches à Saint-Pétersbourg où on célèbre les arts sous toutes leurs formes). Cette idée a été reprise en France plus tard avec la Nuit Blanche fêtée lors du premier week-end d’octobre peu après l’équinoxe où la nuit devient plus longue que le jour.

LES FESTIVITÉS:
La Fête de la Musique a pour vocation de promouvoir la musique de deux façons. Sous le slogan homophone à son nom, « Faites de la musique ! », elle encourage les musiciens amateurs à se produire bénévolement dans les rues et espaces publics. Grâce à l’organisation de nombreux concerts gratuits, d’amateurs mais aussi de professionnels, elle permet à un public large d’accéder à des musiques de toutes sortes et origines (musique classique, jazz, rock, world music, musique traditionnelle, etc.) et mêmes celles chantées dans toutes les langues.

De nombreux établissements sont autorisés à rester ouverts plus longtemps ce soir là pour accueillir le public, et de nombreuses rues sont fermées à la circulation dans les grandes villes pour laisser la place aux scènes organisées ou improvisées et aux spectateurs qui déambulent d’un spectacle à l’autre. Toutefois, ce n’est pas le cas partout où les scènes sont alors montées dans des espaces mieux délimités tels que des parcs et espaces sportifs, mais aussi des salles de spectacles avec des entrées exceptionnellement gratuites ce jour là. À côté des spectacles gratuits et concerts amateurs de rue, des concerts payants peuvent aussi être parfois organisés pour des artistes confirmés mais ne peuvent prétendre à l’appellation « Fête de la Musique. »

ASPECTS CONTROVERSÉS:
La Fête de la Musique est source de certaines nuisances sonores, et l’objet de nombreuses plaintes. Pour y répondre, des lieux de rassemblements ont été mieux délimités par les collectivités locales pour n’autoriser les expressions scéniques extérieures le soir que jusqu’à une heure raisonnable. Toutefois, face à la volonté de certains établissements de monter des installations sonores de forte puissance pour attirer le public, les autorités ont réagi en limitant ou interdisant (selon les préfectures) de tels montages.

L’espace public non destiné initialement à l’expression scénique reste donc réservé aux artistes amateurs ou professionnels qui doivent utiliser des équipements de puissance limitée, et les établissements qui leur proposent une scène extérieure ne sont pas autorisés à « monter les décibels » pour la musique qu’ils diffusent à l’intérieur. Quelle que soit l’heure, ils restent soumis à la législation contre les nuisances sonores, et notamment doivent veiller à respecter leur voisinage : ils ne bénéficient donc pas de la même tolérance donnée aux amateurs de musique, qui peuvent se produire en revanche plus librement à condition de limiter leurs amplificateurs. Le contrôle des niveaux sonores à l’extérieur et l’intérieur reste en vigueur.

La Fête de la Musique est souvent critiquée en France par le fait que les autorités n’autorisent pas que les amateurs à se produire, mais aussi donnent de larges autorisations pour permettre aux commerces existants de rester ouvert au-delà des heures normales, notamment les restaurants et débits de boissons ou des épiceries, qui vendent de l’alcool (souvent de la bière) consommé par les spectateurs directement sur l’espace public et non à l’intérieur de leurs établissements : la Fête de la Musique a pu paraître certaines années dans quelques villes comme une vaste « Fête de la bière » française, où la musique n’avait plus son rôle central, terminée par des débordements violents et des dégradations, ce qui a pu faire fuir les années suivantes certaines catégories de spectateurs (voire aussi de musiciens qui préfèrent l’organisation mieux contrôlée des festivals et cafés-concerts) et a nui à la réputation de la fête voulue pour tous.

Des mesures de sécurité ont été prises localement pour éviter que cette vente d’alcool expose à certains dangers, notamment dans certaines villes l’interdiction de la vente en bouteille ou au verre (seuls les gobelets jetables non dangereux sont autorisés, y compris dès le début de soirée pour la vente en salle dans les établissements habituels). Les vendeurs itinérants d’alcool ne sont plus autorisés s’ils ne disposent pas d’une licence, et aussi car ils vendaient cet alcool souvent en canettes métalliques jugées aussi dangereuses que le verre.

D’autres nuisances proviennent de la fourniture par ces vendeurs itinérants de produits alimentaires à emporter dans des conditions sanitaire inadéquates (qui seraient interdites dans les restaurants) : cette vente n’est pas nécessairement illégale mais ne dispense pas des équipements de conservation ou d’hygiène adaptés, de gestion des déchets ou de protection du public (pare-feux, combustibles, fumées, etc.), ni des contrôles vétérinaires des produits vendus. Les associations critiquent aussi la gestion par les communes de la grande quantité de déchets et emballages (souvent difficilement recyclables) laissée dans l’espace public par cette manifestation.

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